EMMANUEL 2/2

QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À EMMANUEL :

La carte et le territoire de Michel Houellebecq, Flammarion : Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession. Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.

L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.

2084 de Boualem Sansal, Gallimard : L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion… Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.

La vouivre de Marcel Aymé, Grasset : Courant après une vipère qui le nargue, Arsène Muselier rencontre au bois celle qu’en patois jurassien on appelle la Vouivre, la Fille-aux-serpents, dont le front s’orne d’un rubis fabuleux qu’elle ne pose que pour se baigner. Malheur à ceux que tente le bijou : les serpents les dévorent. Arsène a vu le rubis, mais la baigneuse l’intéresse plus encore, ce qui séduit la Vouivre par la rareté du fait. Lui se montre prudent car il craint pour son âme et, d’ailleurs, il aime Juliette Mindeur. La Vouivre pourchasse partout le récalcitrant. Le pays s’ameute, les convoitises s’allument – tandis qu’Arsène suit son petit bonhomme de chemin. Mais ce garçon réaliste est aussi un tendre et quand, après le trépas du fils Beuillat, la petite Belette est en danger, il brave sans hésiter l’armée des serpents.

Ainsi finit cette histoire aussi réelle que fantastique où l’on voit un curé sceptique, un radical croyant, une  » dévorante  » pleine d’innocence et bien d’autres gens encore.

Graffiti de Brassaï, Flammarion : « Le mur appartient aux « demeurés », aux « inadaptés », aux « révoltés », aux « simples », à tous ceux qui ont le coeur gros. Il est le tableau noir de l’école buissonnière », Brassaï.

Malpais de Jules de Balincourt : Échappant à toute catégorie, le travail de Balincourt est à la fois figuratif et abstrait, narratif et imaginaire, réaliste et mystérieux. Profondément influencé par la culture américaine, Balincourt a souvent montré les facettes contradictoires du paysage social, politique et économique des Etats-Unis.

 

SES BONNES ADRESSES :

La librairie du Centre Pompidou  pour les livres d’art (19 rue Beaubourg, 75004 Paris).

Yvon Lambert bookshop pour les livres d’art mais aussi les livres rares (108 rue Vieille du Temple, 75003 Paris)

Gaspard, pour boire de délicieux cocktails dans une très belle ambiance (7 boulevard Notre-Dame, 13006 Marseille).

La fromagerie Chez Lucienne, à ne pas manquer (221 rue d’Endoume, 13007 Marseille).

 

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