25 Apr CÉCILE 1/2
La bibliothèque – Dans la grande bibliothèque du salon se mêlent indifféremment les romans de Cécile et ceux de son mari. Les livres des enfants sont dans leur chambre respective. « Autrefois, il y a eu un classement alphabétique » se souvient Cécile. Mais avec le temps, il semble que l’ordre se soit légèrement estompé. « J’en ai pris conscience il y a quelques jours alors que je cherchais un livre pour ma fille. » Pour le lycée, elle avait besoin d’un roman avec un portrait d’héroïne. Il a fallu fouiller longtemps pour remettre la main sur La dernière fugitive de Tracy Chevalier, « un magnifique portrait de femme ! » Avant de le laisser à sa fille, Cécile en a profité pour le relire.
Lectures – En littérature, Cécile est sensible au rythme des saisons. L’été, c’est simple, ses lectures suivent les destinations des vacances. « Lorsque nous sommes partis en Nouvelle Angleterre, j’ai lu pour la première fois – et en entier ! – Moby Dick d’Herman Melville » raconte Cécile. (Si le Péquod parcourt les mers du monde à la recherche de Moby Dick, c’est bien en Nouvelle Angleterre que Melville écrivit son chef-d’œuvre.) À l’automne, alors que les températures et la lumière commencent à baisser et que les couleurs changent, elle aime relire les grands classiques anglais, notamment Jane Austen. L’hiver est généralement consacré à la littérature russe – logique. Par exemple, cet hiver, Cécile a relu Le docteur Jivago de Boris Pasternak. Et sur sa table de nuit, nous repérons Le maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov. En ce début de printemps, elle lit avec émerveillement Esquisses parisiennes de Henry James : « Les Parisiennes devraient toutes lire ce livre ! » Une page l’a particulièrement marquée. Henry James y décrit le spectacle des arbres dans un parc : « C’est exactement ce que j’ai ressenti en visitant les jardins de Versailles dernièrement ! » explique Cécile qui ouvre son exemplaire pour nous lire l’extrait : « Les grandes perspectives d’allées brumeuses étaient recouvertes d’une sorte d’efflorescence brune et violacée qu’un peintre eut aimé reproduire, mais auquel un pauvre prosateur ne peut que penser en soupirant. S’estompant vers la cime grise des arbres, ou s’assombrissant dans les étroits recoins des avenues, elle offre le plus charmant spectacle du monde. » Fin de citation.
Vieilles recettes et fleurs séchées
S’il y a une activité qui n’a pas de saison, c’est la recherche en brocante à la campagne et chez les bouquinistes parisiens, d’anciens livres de cuisine. Pour Cécile, ça se pratique toute l’année. « C’est fascinant de retrouver de vieilles recettes et de tomber sur des notes manuscrites laissées par les anciens propriétaires ou des listes de commissions glissées entre les pages. » Ces trouvailles sont comme des petits signes laissés là pour les futurs lecteurs. Elle-même aime laisser sécher des fleurs entre les pages de ses livres. Ce sera un plaisir de retomber dessus, dans quelques années, en rouvrant le livre.