BASTIEN

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La bibliothèque – Bastien nous accueille dans la petite maison qu’il partage avec trois autres colocataires. Dans le salon, nous passons devant une étagère de bandes dessinées, mais nous ne prenons pas le temps de nous arrêter, on passe à l’étage. La chambre de Bastien, baignée de soleil, est très lumineuse. On n’a pas besoin de chercher la bibliothèque : elle s’étale sur tout un mur, encadrant même le bureau où Bastien a longtemps étudié les mathématiques – qu’il enseigne désormais. Aujourd’hui, quand il s’y installe, c’est pour dessiner. (Confidence : il travaille à un projet de roman graphique inspiré par l’histoire de son grand-père.) Bastien a fait lui-même la bibliothèque en bois. « Oui, je sais, elle ploie légèrement. Mais elle tient ! ». Les livres de poches sont chanceux : ils ont leur étagère. Les autres sont classés de façon aléatoire, avec quelques regroupements par maisons d’édition. Et les bandes dessinées du rez-de-chaussée, elles appartiennent à qui ? « Elles sont à moi, mais j’ai pensé qu’elles pouvaient rester en bas, dans la pièce commune. Je crois que je les aime moins alors je n’ai pas besoin de les avoir près de moi ». Ici, les livres vont et viennent, suivant les mouvements du cœur de Bastien.

Lectures – « Jusqu’à 20 ans, je ne lisais rien de précis. Je cherchais des réponses aux questions que je me posais, mais aucun livre ne comblait mes attentes. » Puis il y a eu Les justes d’Albert Camus, découvert par l’intermédiaire d’un copain en classe préparatoire. « J’étais déjà très politisé à l’époque, je m’interrogeais beaucoup sur les révolutions. En lisant ça, j’ai compris que je ne trouverais peut-être pas de réponses à mes questions mais au moins j’avançais. » Tout Camus y passe, puis tout Sartre. Ainsi, Bastien entrait en littérature. Aujourd’hui, ses lectures restent majoritairement politiques. « C’est bon pour ma santé, ça me nourrit, ça m’aide à comprendre le monde. » Lecteur curieux, tendance « gauchisme ouvert », il multiplie les points de vue, les idées, les sources. « Plus je lis, plus je deviens révolutionnaire mais plus je m’éloigne de l’orthodoxie ». Sur la table de nuit, deux livres retiennent notre attention : Le capitalisme a-t-il un avenir ? et Épisodes des journées de juin 1848 de François Pardigon.

Bastien lit aussi des romans. Et là, il n’est plus question de politique : il aime les histoires d’amour et les sagas familiales. Il résume : « Pour moi, il y a deux catégories de romans, ceux que je trouve beaux et ceux qui ne le sont pas. ». Mais encore ? Il nous donne un exemple : « Le chercheur d’or de Le Clezio, c’est très beau ! C’est le seul roman que j’ai lu deux fois ! ». Et pour l’autre catégorie ?

Beau geste – Bastien n’a pas le temps de répondre, il a repéré un livre sur un rayonnage. « La prose théâtrale et poétique de Fabrice Melquiot, c’est vraiment beau aussi ». Il attrape C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure. « Je l’ai au moins acheté dix fois, ce livre. Je l’adore et, surtout, j’aime l’offrir ». Et, c’est vrai : il nous l’offre. (Faudra l’acheter une onzième fois.) Bastien aime les livres, surtout quand ils sont aussi de beaux objets. Il sort un livre d’art du photographe Fan Ho avec des photos de Hong Kong dans les années cinquante. « Je l’avais repéré sur Internet et je l’ai cherché pendant des semaines. Finalement, je l’ai trouvé dans une petite librairie de San Francisco… Je l’ai reçu six mois plus tard ! ». Heureusement, les lecteurs savent être patients.


QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À BASTIEN :

L’enjeu du salaire de Bernard Friot, La Dispute, 2012 : une réflexion sur la nécessité de l’accroissement du pouvoir populaire sur l’économie et le travail par Bernard Friot que Bastien considère comme l’un des économistes les plus révolutionnaires en France aujourd’hui.

Souvenirs d’un révolutionnaire de Gustave Lefrançais, La Fabrique, 2013 : la fulgurante trajectoire révolutionnaire de Gustave Lefrançais, jeune instituteur sur les barricades en juin 1848, premier président élu de la Commune de Paris en mars 1871. « Un livre de référence ! »

La montée de l’insignifiance de Cornelius Castoriadis, Seuil, 1996 : « L’œuvre majeure de l’un des plus grands intellectuels français du 20ème siècle » assure Bastien.

La revue Agone qui se consacre à la publication d’articles d’histoire, de politique, de sociologie, de philosophie. « Fabuleux, ultra engagé, sérieux et proposant des thèmes géniaux ».

Un goût de rouille et d’os de Craig Davidson, Albin Michel, 2006 : huit nouvelles qui mettent en scène des personnages hors normes et marginaux, des hommes aux vies fêlées, en détresse, aux blessures physiques et surtout psychologiques, des hommes en quête d’une paix intérieure insaisissable.

Soufi mon amour d’Eli Shafak, Phébus, 2010 : un beau roman sur Ella, une femme américaine, qui trouve le moyen de recentrer son existence en découvrant le soufisme et en ordonnant la boussole de son cœur à l’orient magnétique de l’amour.


SES BONNES ADRESSES :

La librairie de l’arbre spécialisée dans les sciences sociales et politiques, l’environnement, le développement durable et les échanges équitables (38 rue des Trois Mages, 13005 Marseille).

Les éditions Ivrea qui allient « le beau et le bon » : de très beaux livres au contenu génial.

Truc de Base, le blog de Bastien sur lequel vous découvrirez son travail en photos et dessins. The Archivists recommandent!