ANNIE ET JACQUES

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La bibliothèque – Le séjour est lumineux. Des objets collectés lors de différents voyages donnent le ton et l’ambiance. On est ailleurs. La bibliothèque, elle, s’étale tout au long des murs. On trouve aussi des livres dans une autre pièce de la maison, le bureau de Jacques, psychanalyste à la retraite. Ce sont, ici, surtout des ouvrages professionnels avec en haut de la pile, Freud.

Voyages – Annie et Jacques fêteront cette année leurs 65 ans de mariage. Ensemble, ils ont beaucoup lu, beaucoup voyagé à travers le monde. Toute leur histoire se trouve sur les étagères de la bibliothèque où l’on voit d’abord les nombreux souvenirs rapportés de lointains voyages. Cartes anciennes, déesses égyptiennes, vierge du Mexique… Côté livres : l’œuvre de Voltaire en 92 volumes, dénichés à la Foire à la Ferraille à Paris, beaucoup de livres de voyages, des livres d’art, de la littérature – classique ou contemporaine – et de nombreux ouvrages reflétant leur intérêt pour le Moyen-Orient et les religions. Ont-ils tout lu ? Jacques cite avec malice son ami Georges Duby : « Il y a des livres qui sont là et des livres qui sont lus ». Une étagère, à portée de la main, est consacrée aux dictionnaires et aux encyclopédies car c’est là, et non sur Internet, qu’ils continuent à venir chercher les informations dont ils ont besoin. Cette bibliothèque hétéroclite, digne de l’inventaire de Prévert, reflète le souci d’une génération : adolescents pendant la Guerre, Jacques et Annie se souviennent de l’appétit incroyable qu’ils ont eu pour le livre à la Libération. Il fallait lire, et tout lire.

Lire et écouter – Annie ne voit plus. Les livres qu’elle lit sont désormais des livres qu’elle écoute. Elle assure que les sensations et le plaisir de la lecture restent les mêmes. Elle écoute tout ce que propose la bibliothèque près de chez elle sous forme de livre audio. Ses lectures sont donc extrêmement variées, relevant de tous les genres, au gré de ce que proposent les éditeurs. Elle se souvient de la révélation qu’avait été la lecture de Proust à l’adolescence, mais Annie aime aujourd’hui revenir aux œuvres de Marguerite Duras : la voix de l’écrivain sonne et résonne en elle de façon intime.

Jacques a été marqué à l’âge de quinze ans par la lecture de Céline. Le style de l’auteur a été pour lui une « révolution de la parole». Il a beaucoup lu les auteurs sud-américains et s’intéresse aussi à la littérature française contemporaine. Il aime beaucoup Houellebecq. Aujourd’hui, il lit surtout des ouvrages sur l’Islam actuel et le Moyen-Orient.

Culte – Jacques a été élevé dans le culte du livre. Son grand-père, professeur aux Langues Orientales, est de ceux qui en 1890 tentaient de déchiffrer les inscriptions Khmer dans le temple d’Angkor. Jacques a passé beaucoup de temps auprès de lui, dans son bureau encombré de livres où il créait des circuits pour ses petites voitures. Les livres étaient partout et Jacques y a appris à lire sur les pages du Temps (l’ancêtre du Monde).


QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À ANNIE ET JACQUES :

Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, 1932 : en le découvrant à 15 ans Jacques y voit une révolution par rapport à ce qu’on voulait lui apprendre, une prise de la parole vraie.

Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, Flammarion, 1998

La maladie de l’Islam de Abdelwahab Meddeb, Seuil, 2002 : sur la problématique de stagnation culturelle depuis 400 ans.

La violence monothéiste de Jean Soler, Editions de Fallois, 2009 : comment le monothéisme engendre la violence.

Du côté de chez Swann lu par André Dussolier, Editions Theleme, 2004

Le ravissement de Lol V. Stein lu par Fanny Ardant, Frémeaux & associés, 2001 : «sublime lecture de Fanny Ardant».

Le Vice Consul de Marguerite Duras, Gallimard, 1966 : «un de ses plus beaux livres».

L’amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez, Grasset, 1987