PHILIPPE 1/2

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La bibliothèque – « Ici, il y a des livres partout et tout le monde lit, même les petits » explique Philippe, lui-même auteur et journaliste. « Mais pas de fétichisme, pas de classement, pas de complexe » ajoute-t-il. Les livres se suivent et ne se ressemblent pas, créant ainsi des voisinages singuliers. On aperçoit d’ailleurs le dernier livre de Philippe, La Fabrique du Monstre, rangé entre un roman de Romain Gary et un livre d’Annie Ernaux. C’est un hasard assure Philippe. « Je ne sais pas ce qu’ils en penseraient mais moi ça me va » s’amuse-t-il. Dans les placards, il y a aussi des livres, notamment des bandes dessinées. Il paraît qu’il y en a aussi au garage et à la cave. En ouvrant la table basse, Philippe dévoile sa collection de Fluide Glacial. « Ceux-là, les enfants sont encore trop petits pour pouvoir tomber dessus, alors on les garde à l’abri… ».

Lectures – Ses premières lectures étaient des bandes dessinées. « Les Belges des années 50, 60, 70 m’ont fait rêver de mon enfance à mon adolescence. Franquin est LE génie absolu ». Sur les étagères, on trouve la collection complète de Thorgal qui fait partie de ses bandes dessinées cultes. « Il y a quelques jours, mon fils de 8 ans s’ennuyait à la maison. Je lui ai alors montré ma collection de Thorgal en lui expliquant que j’avais mis 20 ans à savoir ce qu’il allait se passer entre le premier et le dernier volume, et que lui pouvait le découvrir en une matinée. Je ne l’ai plus entendu ! »

Aujourd’hui, Philippe lit beaucoup de poésie : « Je me sers de la poésie quand j’écris, cela m’aide à construire mon écriture, à débloquer des formules. Lorsque les ouvrages de poésie sortent des étagères, c’est que je suis en phase d’écriture. » explique-t-il. Un coup d’œil à la table de nuit et au bureau : on sait que Philippe écrit en ce moment. Mais attention, Philippe a ses exigences pour trouver l’inspiration : « Si j’adore la poésie de Hugo, Apollinaire, Breton, ces auteurs ne m’aident pas à écrire. Je me tourne plutôt vers René Char, Vladimir Maïakovski, Charles Baudelaire ou Walt Whitman… Ces recueils de poésie je les lis comme on écoute de la musique, en boucle. »

Style et écriture – Philippe est dyslexique. « La lecture et l’écriture ce n’était pas gagné pour moi » se souvient-il. Mais il y a eu plusieurs déclics, des auteurs importants. « Aussi marrant que cela puisse paraître, je ne crois pas que j’écrirais aujourd’hui sans les heures passées à lire Pif Gadget et Fluide Glacial ! » Son style journalistique, il l’a trouvé en grande partie en lisant Félix Fénéon : « Quand je travaillais à La Marseillaise à la rubrique des faits divers, on m’a conseillé Les nouvelles en trois lignes de Félix Fénéon : une vraie révélation ! Fénéon écrivait chaque jour des brèves en moins de 140 signes bien avant Twitter ! » Il y a aussi la lecture de Roland Barthes qui fut déterminante, en particulier ses écrits sur la structure du fait divers. « Pour moi, l’écriture n’est pas cette image d’Epinal de l’auteur à son bureau qui attend l’inspiration. C’est au contraire quelque chose de très actif, de permanent. Lorsque je prépare un ouvrage, je prends des notes en permanence, même la nuit : je laisse une feuille A3 près de mon lit pour noter les formules qui me viennent. » Et quand Philippe se met enfin à sa table de travail, le livre est presque déjà écrit…

La semaine prochaine, les recommandations de lecture de Philippe.

Bookcase

“Here, there are books everywhere and everyone reads, even the small ones” explains Philippe – who is himself a journalist and author. “but no fetishism, no classification, no complex” he adds. It results an eclectic mix of books on the shelves. We see the latest book of Philippe – a 10 years investigation about the delinquency in Marseille – between a novel of Romain Gary and a book by Annie Ernaux. It’s pure random assures Philippe. “I don’t know what these authors would thing about it but I am fine with it” he says, amused. In closets there are also books, mainly comics. And there are more in the garage and the basement.

Readings

His first readings were comics. “Belgium from the 50’s, 60’s and 70’s made me dream during childhood and teen years. Franquin is THE absolute genius for me.” On the shelves, we find the complete collection of Thorgal, a cult series of comics started in the 70’s. “A few days ago, my 8 year-old son who at home, bored. I showed him my collection of Thorgal, explaining him that, if it took me 20 years to discover what would happen between the first and the latest issues, he could do it in one single morning. I didn’t hear from him after that!”

Now Philippe reads lot of poetry: “I use poetry to write, it helps me to build my writing, to find words. When books of poetry are out of the shelves it means that I am in a writing phase” he explains. A glimps to his bedside table and his desk: we know that Philippe is writing at the moment. But, careful, Philippe has his exigencies to find inspiration: “If I love the poetry of Hugo, Breton, Apollinaire, these authors don’t help me to write. I prefer René Char, Vladimir Mayakovski, Charles Baudelaire or Walt Whitman… These books of poetry I read them as we listen to music, in a loop.”

Style and writing

Philippe suffers from dyslexia. “Reading and writing were not that easy for me” he remembers. But there was several authors and works that helped him a lot. Especially, the work of Felix Fénéon, a French journalist of the beginning of 20th century that used to write the news in a very short form. “Way before Twitter, he never used more than 140 signs!” It was a huge source of inspiration for Philippe’s journalistic style. The words of Roland Barthes about journalism were very important as well. “For me, the idea of writing is not the one of the author who sat at his table for hours, waiting for inspiration. It is on the opposite something very active and permanent. When I work on a book, I take notes all the time, even at night: I let a sheet of paper close to my bed to write the words that are coming to my mind.” And when Philippe finally sits at his desk, the book is almost written…