FRANÇOISE

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La bibliothèque – Nous aurions pu rencontrer Françoise dans son appartement Parisien. On a préféré la bastide de l’arrière-pays aixois. Nous sillonnons donc de nouveau un chemin de campagne bordé d’oliviers. Un homme à vélo vient à notre rencontre. C’est Nicholas, le mari de Françoise, il voulait s’assurer qu’on était sur le bon chemin. Il nous guide jusqu’à la Maison rose – c’est à la fois sa couleur et son nom. Sur le seuil, Françoise s’excuse : « nous sommes en pleine rénovation ! ». Dans le salon, Françoise et Nicholas ont un dilemme : doivent-ils installer des étagères pour les livres ? On n’a bien une idée sur la question, mais on ne dira rien. Pour le moment, les livres se trouvent dans une chambre, le long d’un couloir et surtout dans le bureau de Françoise où l’on trouve principalement ses livres d’étudiante en philosophie, la littérature classique. Du théâtre aussi, dans une antique collection Garnier-Flammarion. Il n’y a pas vraiment d’organisation, mais ce léger désordre n’est pas pour déplaire à Françoise. Nous redescendons sur la terrasse, et malgré les cigales – on s’habitue à tout ! – nous entrons dans le vif du sujet.

Lectures – « À part l’œuvre de Camus, je ne suis pas très moderne » reconnait Françoise. Sa préférence va aux classiques. Elle relit souvent Balzac, Maupassant et Stendhal pour qui elle a une affection particulière. Toutefois, il lui est impossible de choisir un roman de Stendhal dans sa bibliographie. « C’est comme me demander si je préfère la poire ou le fromage ! » Oui, ça n’a pas de sens.

Elle adore aussi les auteurs russes, découverts à l’âge de 17 ans avec L’idiot de Fiodor Dostoievski. « Je n’avais pas tout compris, mais ça a été un coup de foudre », comme si elle se reprenait, elle ajoute : « Tchekhov est peut-être mon auteur préféré ». Lectrice fidèle, elle prend plaisir à relire aujourd’hui les auteurs qu’elle a aimés autrefois.

Le tableau serait incomplet, si on n’évoquait pas la littérature italienne. D’origine sicilienne, Françoise a étudié l’italien au collège et en a gardé un goût pour cette littérature. « J’ai un vif souvenir de mon institutrice qui avait un cheveu sur la langue et nous faisait réciter des poèmes en italien ! » Parmi les plus grands : Giacomo Leopardi, Alberto Moravia, Luigi Pirandello. « Chez Pirandello, il y a toujours quelque chose à redécouvrir, à percevoir de façon plus fine. » Et aussi Leonardo Sciascia. Françoise a d’ailleurs réalisé un film sur l’auteur sicilien. « C’est un grand écrivain. Il n’a rien fait de médiocre ». À l’époque de Sciascia la mafia était encore obscure mais il n’a jamais cessé d’écrire contre et sur elle. « Sciascia est parti du microcosme sicilien pour raconter une histoire universelle. On retrouve ce même principe chez Vitaliano Brancatti. En parlant de la Sicile, ces hommes ont parlé du monde entier, de l’humanité, de ses travers et des manques profonds. »

Local – « Quand je suis ici, je lis local ! » ajoute Françoise en riant. Les chemins de la Sainte-Victoire de Jacqueline de Romilly, par exemple. Marsiho du poète André Suarès ou Réflexions et maximes de Luc de Vauvenargues. Arrivé de Tunisie, son père grand amateur de la peinture de Cézanne installe sa famille dans la région aixoise. C’est alors à travers la littérature, que Françoise découvre la Provence. « En classe, on faisait des dictées sur des textes de Suarés, Giono, Pagnol… C’était parfois difficile de comprendre leur langue, mais j’étais curieuse. Et le provençal m’apparaissait comme une langue étrangère sublime. »


QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À FRANÇOISE :

Eugénie Grandet de Honoré de Balzac : la grande tragédie bourgeoise de Balzac.

Les frères Karamazov de Dostoïevski : le dernier roman de l’écrivain russe est un drame spirituel qui explore les thème de Dieu, le libre arbitre et la moralité à travers l’histoire de quatre frère dont l’un d’entre eux commet un parricide.

Nouvelles pour une année de Luigi Pirandello, Gallimard : les nouvelles de cet auteur sicilien (il en a écrit plus de deux cent cinquante) sont regroupées en plusieurs tomes sous le titre de Nouvelles pour une année. Les récits brefs de Pirandello se rattache à la tradition spécifiquement italienne des conteurs de la Renaissance. On y trouve une singularité de vision, une originalité d’analyse, les signes d’une anxiété intellectuelle et un sens de l’absurdité du monde.

Les paroisses de Regalpetra de Leonardo Sciascia, Gallimard : « Tous mes livres en font un seul, un livre sur la Sicile, qui touche les points sensibles du passé et du présent, et qui vient s’articuler comme l’histoire d’une continuelle défaite de la raison » – Leonoardo Sciascia.

Marsiho de André Suarès, éditions Jeanne Laffitte : Suarès convoque Marseille à sa vraie dimension, celle d’une métropole dominatrice et rayonnante, et il enrage de la voir dénaturée par des ambitions limitées et des entreprises étriquées qui servent si mal cette aspiration. Tout à la fois rêveur et réaliste, il est amoureux d’une belle dont il chante les qualités tout en fustigeant les défauts. Il dépeint avec la même dévotion les turpitudes et les misères de ses quartiers populaires, comme la beauté grecque enluminée de bleu de ces collines ioniennes et le souffle épique de ces horizons maritimes mordorés. Ce livre bat comme un coeur. Celui de Marseille et de ses gens.

La méditerranée des saveurs de Françoise Gallo et Touria Agourram, Albin Michel : un livre de recettes du bassin méditerranéen que Françoise a cosigné.


SES BONNES ADRESSES :

La librairie Le divan à Paris (203 rue de la Convention, 75015 Paris).

La librairie Le blason à Aix-en-Provence pour les nombreux livres régionaux (2 rue Jacques de la Roque, 13100 Aix-en-Provence). Françoise y a trouvé récemment un livre passionnant sur les pierres sèches.

Bookcase

Here we are again, on a countryside road of Provence to meet Françoise. She lives with her husband between her Parisian flat and this adorable house close to Aix-en-Provence. “We are doing some works of renovation” explains Françoise while welcoming us into the house and taking us for a visit. They are currently facing a dilemma: “Shall we put a bookcase in the living room or not?” Only Françoise and her husband can make this decision but we are favourable to the suggestion. For now the books are in a bedroom upstairs, in a corridor and in Françoise’s office. In this last room, we find mainly the books from the time where she was a student in philosophy and the classic French literature. Françoise doesn’t like when things are too convenient and she therefore likes the slight mess that she has created in this space. In spite of the insistent song of the cicadas – hard life! – we sit outside under the wisteria to listen about what Françoise likes to read.

Readings

“At the exception of Albert Camus’ work, I am not a very modern person in terms of literature” says Françoise who prefers French classic authors. She reread often Balzac, Maupassant and Stendhal for whom she has a strong preference. Then, there are the Russian authors. She adores them and discovered them at the age of 17 reading The Idiot by Fyodor Dostoevsky. “I might not have understood everything but it was love at first sight”. Chekhov is now maybe her “favourite author of all times”. Here in the countryside she takes time to reread their works.

Françoise’s portrait would be incomplete without mentioning the Italian literature. She has some Sicilian origins, studied Italian at school and kept a strong taste for this literature. “I have vivid memories about my professor of Italian who used to teach us Italian poems!” Amongst the greatest authors: Giacomo Leopardi, Alberto Moravia, Luigi Pirandello. “With Pirandello there is always something more to discover, some subtleties to explore.” And also Leonardo Sciascia, a Sicilian author about which Françoise – she is a film director – has made a movie. “Sciascia has explored the Sicilian microcosm to tell an universal story. We find this same approach with Vitaliano Brancatti. Talking about Sicilia, these men have talked about humanity”.

Local

“I also read some local literature when I am here” says Françoise laughing and mentioning a few authors from Provence. These readings remind her how she discovered this region with amazement when she was a child. Back from Tunisia, her father settled the family between Aix and Marseille. At school, trough the class of French she learnt with delight the particularities of the Provencal dialect that sounded like a beautiful foreign language to her.


A FEW BOOKS TO BORROW FROM FRANÇOISE:

Eugenie Grandet by Honoré de Balzac: In Eugenie Grandet we are told the story of a young girl whose life is complicated by her father’s incessant greed. Here we see the sins of the father visited upon the daughter as she attempts to rebel against his attitudes. Fully realized characters abound in this truly moving book.

The Brothers Karamazov by Dostoevsky: The Brothers Karamazov is a passionate philosophical novel set in 19th century Russia, that enters deeply into the ethical debates of God, free will, and morality. It is a spiritual drama of moral struggles concerning faith, doubt, and reason, set against a modernizing Russia.

Tales of Madness by Luigi Pirandello: Nobel Prize Winner Luigi Pirandello set out to write one short story per day for one whole year. Death kept him from fulfilling that goal; nevertheless, he came close to achieving it. Although there are several themes in the collection, the one on madness and the one on suicide seem to stand out.