ANNE-LAURE

LA BIBLIOTHÈQUE
Quelque part dans le quartier d’Endoume, au-dessus de la presqu’île de Malmousque, se trouve l’appartement d’Anne-Laure. Du balcon, on voit des maisons, des jardins et la mer. A l’intérieur, quelques livres sont rangés dans une petite bibliothèque vitrée parmi d’anciennes bouteilles de
pharmacie et de jolies céramiques (Laura Rachez). D’autres sont disposés sur des étagères accrochées aux murs. Le rangement est plutôt aléatoire, « en devenir » selon les termes d’Anne- Laure. Il fonctionne par collections ou par couleurs. En attendant qu’un tri alphabétique, thématique ou « préférentiel » ne soit un jour mis en place, on ne cherche pas les livres, on tombe dessus.

DEUX AUTEURS FETICHES :
Anne-Laure a une petite dizaine d’auteurs fétiches dont elle collectionne (secrètement) les dédicaces. Parmi ceux-ci, l’écrivain argentin Julio Cortazar. Il a écrit Marelle, une histoire d’amour fou que l’on peut lire de plusieurs façons. Soit dans le sens de la lecture, de manière classique, soit en débutant par le chapitre 73 et en poursuivant à l’aide du mode d’emploi fourni en préambule. On saute d’un chapitre à l’autre comme on jouerait à la marelle. Anne-Laure aime également Antoine Volodine, le chef de fil d’une mystérieuse communauté
littéraire composée d’écrivains dont Manuela Draeger, Elli Kronauer et Lutz Bassmann. Ce sont des hétéronymes, c’est-à-dire des identités imaginaires dotées de biographie fictive qui incarnent les multiples visages et voix de Volodine. La plupart de leurs romans s’adressent aux adultes (Black Village, Terminus radieux), mais d’autres sont écrits pour les enfants (notamment les bylines publiées par L’Ecole des loisirs).

QUAND ET COMMENT LIRE ?
Anne-Laure lit de manière totalement excessive ou pas du tout. « Je peux passer un mois à me morfondre sans rien trouver et soudain dévorer plusieurs livres en quelques jours. » Elle caresse pourtant le rêve de devenir un jour une « lectrice mesurée », capable de lire tous les soirs un petit chapitre avant de s’endormir.

UN SOUVENIR D’ENFANCE:
C’est dans la bibliothèque municipale de son quartier qu’Anne-Laure a découvert le plaisir de la lecture. « Pas l’endroit le plus sexy du monde. La bibliothèque se trouvait dans la galerie marchande d’un hyper-marché Mammouth. Mais à l’intérieur, il y avait une vieille dame qui me conseillait chaque samedi de nouvelles lectures. Elle visait toujours juste. »

LES BONNES ADRESSES:
Anne-Laure cherche encore ce ou cette libraire qui saura la conseiller avec le même savoir-faire que la vieille bibliothécaire de son enfance. Elle ne l’a pas encore trouvé.e.