JEAN-BAPTISTE

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Bibliothèque – Au bout d’un chemin de campagne, on aperçoit la petite maison où vit Jean-Baptiste avec sa famille. On entre sans frapper. Il est assis derrière son bureau, travaillant avec grande concentration, entouré par ses livres. Ici, encore une bibliothèque faite sur mesure. Les rayonnages s’élèvent du sol au plafond, sur une seule épaisseur. Les livres sont les uns à côté des autres et non les uns derrières les autres. « Je manque de place, alors j’ajoute des tablettes où s’empilent les livres » regrette Jean-Baptiste. Il y a aussi quelques caisses de vin, format six bouteilles, où au premier coup d’œil on remarque un classement par éditeur – « surtout pour les nouveautés, en fait ». Il y a aussi le bureau où s’entassent les livres en cours de lecture où ceux à lire. Dans la bibliothèque, les livres sont classés par ordre alphabétique. Précision : « Ici, ce n’est que la littérature française contemporaine » (comprendre à partir de 1900) Les classiques sont dans des bacs, dans une autre bibliothèque – « par manque de place, encore ». La littérature étrangère est dans une autre pièce.

De la lecture – Jean-Baptiste a commencé à lire « sur le tard. » Avant l’âge de 17 ans, il n’avait pas ouvert un livre à part des Agatha Christie, « sans grande conviction ». Alors qu’il doit passer quelques semaines au pied du Puy de Dôme, un ami lui glisse deux livres dans son sac. Va-t-il les ouvrir ? Certainement pas ! Après deux jours d’ennui, il prend le premier : Voyage au bout de la nuit. « Lu en une journée. » Le lendemain, le deuxième y passe. Son titre : Les Faux-Monnayeurs. Ensuite, c’est l’engrenage. Au hasard, il trouve un livre de Milan Kundera : il se fait l’intégralité des livres disponibles de l’auteur. Ça deviendra une habitude : « Si j’aime un auteur, je dois tout lire de lui » explique Jean-Baptiste sur le ton de celui qui confesse une pratique honteuse. Il se souvient avoir été impressionné par un lecteur qui lui avait dit avoir lu tout Sartre. « Tout Sartre ? » avait-il demandé en voyant le rayon consacré à l’auteur. « Oui. Mais je l’ai lu petit à petit, chaque fois que paraissait un de ses livres » lui explique-t-on. Ainsi, il décide de se concentrer sur de jeunes auteurs français et de les accompagner au fil de leurs œuvres.

À force de lire, Jean-Baptiste a commencé à écrire. Il a publié son premier roman à 24 ans. Et puis, surtout, il a créé une revue littéraire. Lire est alors devenu une activité à part entière, une priorité. « Je suis obligé de lire. Pour la revue, notamment. Et aussi parce que je souhaite suivre des auteurs ». Parfois, regrette-il, le plaisir n’y est pas. « Je lis ce livre, parce que je me sens obligé. » (On ne dira pas l’auteur, ni le titre) C’est sans doute le lot de ceux qui travaillent dans l’édition. Difficile de lire autre chose que ce qu’on doit lire.

Échappatoire – Jean-Baptiste lit donc peu de littérature étrangère. « Par manque de temps, je ne peux me permettre d’être curieux partout. » Il suit cependant les recommandations de quelques amis au sujet d’auteurs de langue anglaise (James Salter, Laurie Colwin, Cormac McCarthy… et tous les auteurs issus du mouvement du non-sens, style Robert Benchley, Stephen Leackock, Roger Price…). Depuis quelques années, lorsqu’il s’agit de se détendre, Jean-Baptiste lit de la bande dessinée. C’est sa femme qui l’a initié au 9e art. D’abord avec les auteurs américains comme Joe Matt, Daniel Clowes, Chester Brown, Adrian Tomine. Maintenant, il se tourne vers les auteurs français. On repère du Tardi, quelques Bastien Vivès, Aude Picault, Riad Sattouf, Ludovic Debeurme.… Il sort de sa bibliothèque ses dernières acquisitions : Nine Antico, Donatien Mary, Simon Roussin. « Ces livres, conclut-il, valent largement un roman de 200 pages ! »


QUELQUES LIVRES  À EMPRUNTER  À JEAN-BAPTISTE (parmi ses dernières lectures):

Le cerveau à sornettes de Roger Price, éditions Wombat, 2015 : une réédition de ce livre complètement loufoque. Price y expose sa théorie de L’Evitisme. Plus qu’une philosophie c’est un mode de vie qui peut sauver l’homme moderne ! (D’après Price) Pastiche burlesque qu’on recommande à ceux qui aiment rire.

Que la bête fleurisse de Donatien Mary, éditions Cornelius, 2014 : « magnifique livre ». Un huis clos sous tension sur un baleinier. Très peu de texte mais des images fortes – esprit cinéma muet. Mary utilise la technique de l’eau-forte. Un travail formidable.

Au nom de Sa Majesté de Laurent Graff, Le Dilettante, 2015 : un livre original par sa construction (la première partie est sous forme de fragments) mais surtout petit bijou d’humour dans la confrontation de l’auteur avec le maire d’une petite île et quelques-uns de ses habitants. On peut lire aussi un bon bilan de l’auteur sur son travail, ses rapports avec son éditeur (intéressant). Et en plus il est question de James Bond…

Barthélemy, l’enfant sans âge de Simon Roussin, éditions Cornelius, 2014 : l’histoire de M. Barthélémy qui ne meurt jamais mais qui revient à la vie sous forme d’un petit garçon. Et tout recommence. C’est une bande dessinée sous forme de strips, un livre d’aventure remarquablement dessiné et écrit.

Jours de Libération de Mathieu Lindon, POL, 2015 : Mathieu Lindon tient la chronique de la tourmente qui a bouleversé le journal Libération entre novembre 2014 et février 2015. Il revient aussi sur son parcours de journaliste. C’est passionnant (malgré quelques anecdotes un peu trop anecdotiques).


SES BONNES ADRESSES :

Les bouquinistes. « Mais les bons bouquinistes sont comme les coins à champignons, ils ne se dévoilent pas. Cependant, à Paris, la Librairie Le Dilettante permet de trouver à bon prix des livres qu’on ne trouve nulle part ailleurs. »

Les éditions Wombat qui éditent des livres souvent très drôles notamment tous les auteurs comiques américains adeptes de l’humour nonsensique.

On lira aussi avec grand intérêt la revue Décapage.