01 Mar GÉRARD
La bibliothèque – Il faut traverser le jardin de la maison pour accéder à la bibliothèque qui est aussi le bureau de Gérard L. Khoury. La décoration est d’inspiration orientale. Dès que les yeux se posent sur un objet, c’est une invitation au voyage. Les nombreux objets disséminés un peu partout donnent un air de cabinet de curiosité à la pièce.
Historien – spécialiste des origines du Liban contemporain – et écrivain, Gérard L. Khoury travaille au milieu des livres. Sa bibliothèque contient deux catégories d’ouvrages qui se côtoyaient bien sagement, mais qui, avec le temps et les acquisitions, ont fini par se mélanger. D’un côté, des livres historiques, des récits de voyage, des documents d’archives et de recherches dont Gérard se sert pour son travail. De l’autre, des livres « qui nourrissent l’histoire » : littérature, anthropologie, psychanalyse et poésie. Une bibliothèque spécialisée mais ouverte sur la culture, la littérature et le monde.
Rangées précieusement dans un tiroir de son grand bureau ou encadrées sous verre et accrochées au mur, Gérard garde des lettres manuscrites qu’il collectionne. Parmi les auteurs de ces lettres : Lawrence d’Arabie, Clémenceau, Lamartine ou encore le fils de l’Emir Abdelkader.
Lectures – « Si on peut écrire l’histoire avec une exigence littéraire, on renforce la transmission en rendant l’histoire plus vivante » explique Gérard. La littérature a alors son rôle à jouer au travers des romans historiques, un genre qu’il affectionne. Guillaume le Maréchal de Georges Duby et Les lauriers de cendres de Norbert Rouland sont parmi ses favoris. Les biographies également sont riches d’enseignement, elles sont idéales pour comprendre une époque à travers le prisme d’une vie.
Il s’intéresse aussi à la psychanalyse notamment à l’œuvre de Erich Fromm que Gérard a eu la chance de connaître. D’ailleurs, en ce moment, il lit une biographie sur ce psychanalyste américain d’origine allemande.
Gérard a toujours à portée de la main un livre de poésie. Notamment la poésie de Georges Schéhadé, « l’auteur d’une œuvre sublime et rare » ou celle de son ami Philippe Jacottet.
Céramiste – Gérard a été céramiste pendant dix ans. Déjà historien lorsqu’il a commencé son activité de céramiste, il a alors seulement ajouté une corde à son arc tout en continuant ses recherches et son travail d’écriture. Sa femme l’a accompagné dans cette aventure. Mais c’est de l’histoire ancienne : aujourd’hui l’atelier qui jouxte son bureau est envahi par les livres.
Pour Gérard, de la céramique à l’écriture, il n’y a pas de différence, il faut faire marcher dans un même élan sa main et sa tête. Il conclut : « la main est aussi bien pour le tour que pour la plume. »
QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À GÉRARD :
La peur de la liberté de Erich Fromm, Parangon, 2007 : le livre majeur d’Erich Fromm.
Le nageur d’un seul amour de Georges Schehadé, Gallimard, 1981 : le dernier recueil de poésie de Georges Schehadé (1905-1989), poète libanais de langue française, découvert par Saint-John Perse et reconnu par les plus grands auteurs et artistes de son temps, de Samuel Beckett à Ingmar Bergman.
Guillaume le Maréchal de Georges Duby, Fayard, 1984 : à travers l’irrésistible ascension de Guillaume le Maréchal, Georges Duby reconstitue le théâtre de la chevalerie.
Les lauriers de cendres de Norbert Rouland, Actes Sud, 1999 : un roman sur la Rome Antique, alliant rigueur historique et écriture.
Un calme feu de Philippe Jacottet, Fata Morgana, 2007 : récit poétique d’un voyage au Liban et en Syrie.
Et dans l’éternité je ne m’ennuierai pas de Paul Veyne, Albin Michel, 2014 : les souvenirs facétieux et passionnants de Paul Veyne, grand historien et professeur, spécialiste d’histoire romaine.