FANNY 2/2

1476Fanny_TheArchivists
1492Fanny_TheArchivists
1478Fanny_TheArchivists
1488Fanny_TheArchivists
1487Fanny_TheArchivists
1481Fanny_TheArchivists
1437Fanny_TheArchivists
1439Fanny_TheArchivists
1441Fanny_TheArchivists
1440Fanny_TheArchivists
1531Fanny_TheArchivists

QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À FANNY :

Tobie des Marais de Sylvie Germain, Folio : Un petit enfant en ciré jaune roule sur son tricycle sous l’orage. On dirait un soleil miniature. On lui a crié : Va au diable ! et il y file, chassé par le vent du malheur. Ainsi commence ce roman, riche en merveilleux, en émotions, en amour, pour lequel Sylvie Germain s’est librement inspirée du célèbre récit biblique de Tobie.

Que font les rennes après Noël de Olivia Rosenthal, Verticales : «Vous aimez les animaux. Ce livre raconte leur histoire et la vôtre. L’histoire d’une enfant qui croit que le traîneau du père Noël apporte les cadeaux et qui sera forcée un jour de ne plus y croire. Il faut grandir, il faut s’affranchir. C’est très difficile. C’est même impossible. Au fond, vous êtes exactement comme les animaux, tous ces animaux que nous emprisonnons, que nous élevons, que nous protégeons, que nous mangeons. Vous aussi, vous êtes emprisonnée, élevée, éduquée, protégée. Et ni les animaux ni vous ne savez comment faire pour vous émanciper. Pourtant il faudra bien trouver un moyen.» Olivia Rosenthal.

Un repas en hiver de Hubert Mingarelli, Stock : Ce jour-là, trois hommes prennent la route, avancent péniblement dans la neige sans autre choix que de se prêter à une chasse à l’homme décrétée par leur hiérarchie militaire. Ils débusquent presque malgré eux un Juif caché dans la forêt, et, soucieux de se nourrir et de retarder le retour à la compagnie, procèdent à la laborieuse préparation d’un repas dans une maison abandonnée, avec le peu de vivres dont ils disposent. Les hommes doivent trouver de quoi faire du feu et réussir à porter à ébullition une casserole d’eau. Ils en viennent à brûler les chaises sur lesquelles ils sont assis, ainsi que la porte derrière laquelle ils ont isolé leur proie. Le tour de force d’Hubert Mingarelli, dans ce roman aussi implacable que vertigineux, consiste à mettre à la même table trois soldats allemands, un jeune Juif et un Polonais dont l’antisémitisme affiché va réveiller chez les soldats un sentiment de fraternité vis-à-vis de leur prisonnier.

Un des malheurs de Emmanuel Darley, Verdier : Quelques voix dans une ville assiégée. D’autres, à l’extérieur, menaçantes. Puis le chaos qui recouvre peu à peu chaque chose. Et, pendant de longs mois, des ombres qui tentent de résister et de survivre. D’autres, tout autour, sur les collines, occupées patiemment à faire, en bas, le vide – à nettoyer. Un des malheurs : la guerre, celle qui ressuscite brutalement de vieilles histoires de terre, de terre d’ancêtres, pour déchaîner sa jubilation morbide. La force d’évocation de ce récit tient toute dans le refus de l’émotion et, surtout, dans l’originalité de la langue qui porte cet univers halluciné

Avant les monstres de Dominique Fabre, Cadex : On retrouve dans ce livre de poésie les thèmes sensibles de l’enfance, l’absence du père, la famille d’accueil à la campagne et la banlieue. Cette poésie du quotidien où évoluent filles perdues, ouvriers anonymes, enfants solitaires touche à l’universelle condition humaine. Ma tête était coupée elle roulait j’allais avoir des bosses ça m’ennuyait pourvu qu’elle ne tombe pas dans la mer je me disais sainte marie mère de dieu car je n’aurais pas mes lunettes pour la retrouver !

Le village de l’allemand de Boualem Sansal, Gallimard : Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d’Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d’une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid…  Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d’un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l’extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s’y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. «À ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles.» Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d’une sincérité bouleversante.

Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud, Actes Sud : Dans un bar à Oran, un vieil homme monologue sur ce qui fut la grande affaire de sa vie : le meurtre de son frère il y a soixante-dix ans. Ce crime en plein soleil est passé depuis dans notre patrimoine littéraire, car cet homme n’est autre que le frère de « l’Arabe » tué par un certain Meursault dans le fameux roman d’Albert Camus ! Piégé depuis sa plus tendre enfance entre sa mère et un mort dans un deuil sans fin, Haroun entreprend de réécrire l’histoire de son frère, dont le « seul livre écrit est ses tatouages », et de lui redonner un nom dans la langue du tueur. Grâce à une brillante et vertigineuse construction multipliant échos et emprunts à L’Étranger, ainsi que de nombreuses références bibliques, mythologiques et littéraires (La Chute, Robinson Crusoé, etc.), Kamel Daoud donne corps à ce personnage sans nom. Il s’interroge non seulement sur son identité, mais aussi sur celle de son pays, l’Algérie. Meursault, contre-enquête est un hommage audacieux et captivant.


SES BONNES ADRESSES :

Le Funiculaire, un bar à vin-librairie où l’on peut aussi venir écouter des concerts (17 rue André Poggioli, 13006 Marseille).

Béa-Ba, une galerie d’art contemporain (122 rue Sainte, 13007 Marseille).



FANNY 2/2

1476Fanny_TheArchivists
1492Fanny_TheArchivists
1478Fanny_TheArchivists
1488Fanny_TheArchivists
1487Fanny_TheArchivists
1481Fanny_TheArchivists
1437Fanny_TheArchivists
1439Fanny_TheArchivists
1441Fanny_TheArchivists
1440Fanny_TheArchivists
1531Fanny_TheArchivists

A FEW BOOKS TO BORROW FROM FANNY:

The Meursault Investigation by Kamel Daoud, Other Press: He was the brother of “the Arab” killed by the infamous Meursault, the antihero of Camus’s classic novel. Seventy years after that event, Harun, who has lived since childhood in the shadow of his sibling’s memory, refuses to let him remain anonymous: he gives his brother a story and a name — Musa — and describes the events that led to Musa’s casual murder on a dazzlingly sunny beach. In a bar in Oran, night after night, he ruminates on his solitude, on his broken heart, on his anger with men desperate for a god, and on his disarray when faced with a country that has so disappointed him. A stranger among his own people, he wants to be granted, finally, the right to die. The Stranger is of course central to Daoud’s story, in which he both endorses and criticizes one of the most famous novels in the world. A worthy complement to its great predecessor, The Meursault Investigation is not only a profound meditation on Arab identity and the disastrous effects of colonialism in Algeria, but also a stunning work of literature in its own right, told in a unique and affecting voice.

The German Mujahid by Boualem Sensal, Europa: Based on a true story and inspired by the work of Primo Levi, The German Mujahid is a heartfelt reflection on guilt and the harsh imperatives of history. The two brothers Schiller, Rachel and Malrich, couldn’t be more dissimilar. They were born in a small village in Algeria to a German father and an Algerian mother, and raised by an elderly uncle in one of the toughest ghettos in France. But there the similarities end. Rachel is a model immigrant hard working, upstanding, law-abiding. Malrich has drifted. Increasingly alienated and angry, his future seems certain: incarceration at best. Then Islamic fundamentalists murder the young men?s parents in Algeria and the event transforms the destinies of both brothers in unexpected ways. Rachel discovers the shocking truth about his family and buckles under the weight of the sins of his father, a former SS officer. Now Malrich, the outcast, will have to face that same awful truth alone.

A Meal in Winter by Hubert Mingarelli, Portobello: One morning, in the dead of winter, three German soldiers head out into the frozen Polish countryside. They have been charged by their commanders to track down and bring back for execution ‘one of them’ – a Jew. Having flushed out a young man hiding in the woods, they decide to rest in an abandoned house before continuing their journey back to the camp. As they prepare food, they are joined by a passing Pole whose virulent anti-Semitism adds tension to an already charged atmosphere. Before long, the group’s sympathies begin to splinter as each man is forced to confront his own conscience as the moral implications of their murderous mission become clear.