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ANNE

  • The Archivists
  • 11 oct. 2015
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 mai




Maison – C’est dans une maison de vacances, pleine de vie, de départs et d’arrivées, que nous nous rendons aujourd’hui. Anne qui nous accueille de bon matin, nous en dresse un rapide historique. « C’était une ancienne remise, puis c’est devenu la maison du gardien d’un domaine agricole. Ensuite, mon père l’a acquise en 1936. C’est lui qui l’a aménagée. » Le père d’Anne avait du goût – normal pour un homme qui était à la fois un architecte réputé et un célèbre designer des années 40. On peut encore voir aujourd’hui le résultat de ses aménagements : la décoration n’a pas changé. Anne précise : « J’y tiens et mes enfants aussi! »

Bibliothèque – Nous la suivons à l’étage où se trouvent les chambres – comme chez tout le monde – et un deuxième salon – ce qui est déjà plus rare. Par la fenêtre, nous avons une vue dégagée sur la campagne. Le tableau est plaisant. « Ce salon est vraiment le cœur de la maison. Nous y passons beaucoup de temps : il y fait chaud en hiver et frais en été. » La décoration est effectivement très années 40, avec une discrète touche orientale. Une grande radassière invite à la rêverie et évidemment à la lecture. « Beaucoup de monde s’y est assoupi, amusé, enivré et que sais-je encore ! » explique Anne. Au dessus, sur le mur, s’étend une fresque représentant un pique-nique des sociétaires de la Comédie Française. « Mon père aurait pu nommer chacun des personnages. » Dans le salon, il y a aussi les objets de notre visite : les livres. Ils sont nombreux, anciens, souvent reliés de cuir. On repère une collection de livres de Walter-Scott (« Je les ai hérités de ma tante »), une collection de missels (« Je les trouve dans les brocantes ») les livres de la Comtesse de Ségur et la Bibliothèque Rose chinée pour les petits-enfants (« Ce sont des lectures de vacances charmantes pour les enfants ! »)

Lectures de vacances policières – En vacances, Anne se prête à un petit rituel : « Ici, je ne lis que des romans policiers anglais et américain des années 60 ». Elle les chine dans les brocantes, avec une prédilection pour ceux publiés dans la collection Le Masque. Dans la bibliothèque consacrée aux romans policiers, on repère les livres d’Agatha Christie mais aussi ceux de Georges Simenon. « Je fais quelques exceptions à mes auteurs anglais notamment pour Maigret ! ». C’est court, facile à lire et ce qu’elle aime surtout c’est l’atmosphère policée : « Voyez-vous, il n’y a pas de grossièreté, les personnages – même les détectives et les meurtriers – ont d’excellents rapports, c’est appréciable » rit-elle. Et puis il y a le décor : « Cela se passe toujours dans de grandes maisons dans lesquelles le personnel est délicieux, les personnages ont de belles tenues qu’ils changent dix fois par jour. » Une autre époque.

Anne lit beaucoup la nuit. Histoire d’ambiance, sans doute. Meilleur moyen aussi de ne pas être dérangée. Il peut arriver qu’elle soit à court d’intrigues. « Il m’arrive alors de relire les mêmes livres. Plusieurs fois même ! Maintenant, je note mes impressions sur la page de garde et j’ai mes favoris. Mais il y a ceux que j’oublie : je me rends parfois compte au moment du dénouement que je connaissais le meurtrier! » Finalement peu importe, si le plaisir de lire est là.



QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À ANNE :

Les mailles du filet de Edward S. Aaron, Éditions du Masque : un roman policier américain publié en 1954

Dix petits nègres de Agatha Christie, Éditions du Masque :Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l’île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l’élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s’élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s’étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l’île, parmi les convives ?

Maigret, Lognon et les gangsters de Georges Simenon, Le Livre de Poche, 1952 : Surnommé l’inspecteur Malgracieux à cause de son humeur et de son aspect sinistre, Lognon se croit sans cesse persécuté. En fait, c’est surtout son caractère qui l’empêche d’accéder à des fonctions supérieures. Or, voici que se présente l’affaire de sa vie : il est en mission quand, une nuit, il voit un corps jeté d’une voiture sur la chaussée, en plein Paris ; aussitôt arrive une autre voiture, dont le conducteur enlève le corps. Lognon décide d’agir seul, sans en référer à ses chefs, mais bientôt sa femme, malade, reçoit la visite d’inquiétants personnages parlant anglais et qui fouillent l’appartement, puis repartent sans demander leur reste.

L’autre Simenon de Patrick Roegiers,Grasset, 2015 :Frère cadet de Georges Simenon, Christian fut élevé à ses côtés par une mère bigote qui le chérissait et traitait son aîné d’incapable. Proie idéale pour le rexisme, parti d’extrême-droite fondé en Belgique par Léon Degrelle, braillard intarissable, Christian s’égara dans la collaboration et participa activement à une effroyable tuerie.De son côté, Georges menait la vie de château en Vendée. Livres à succès, femmes et films. Comment se défaire de ce frère encombrant qui allait salir sa réputation? Portrait croisé de deux êtres au destin opposé, L’autre Simenon est un roman à double face, où la mise en lumière de l’un révèle la part d’ombre de l’autre. C’est aussi le portrait d’une époque. Un tableau de faits troublant, porté par une langue implacable, qui parle du passé pour mieux dire le présent.

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