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JACQUES GAMBLIN

  • The Archivists
  • 9 avr. 2017
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 avr.




Bibliothèque – « Cette bibliothèque, c’est mon quota de livres. » explique Jacques Gamblin devant les rayonnages, taillés sur mesure par un menuisier, et qui s’étalent dans le couloir de l’entrée. « Je me plonge rarement dedans et j’ai un principe : dès que les livres s’accumulent et dépassent ce cadre précis, je remplis des cartons que j’apporte à la bibliothèque. » Il faut se méfier des livres, ne pas se laisser envahir. « J’ai un rapport étrange aux livres, une sorte d’attirance-répulsion. Ou plutôt une attirance-distance. Une méfiance, oui. Un complexe d’inculture. » conclut-il. Jacques a déjà réfléchi à ce rapport complexe – qu’il compare à celui qu’on peut avoir avec les animaux : « On peut les aimer mais les garder à distance ! ». Il a écrit un petit texte à ce sujet : Enfant de l’écriture. Il évoque dans ces lignes la présence des livres dans sa maison d’enfance, son rapport à la littérature, de sa sœur qui lisait des livres trop gros pour lui :

« Ma sœur lisait énormément et j’étais jaloux de toute cette littérature qui me privait d’elle et de notre connivence. Nous avons attrapé la rougeole ensemble et je lui en voudrais toujours d’être restée dans sa chambre alors que nous l’avions, ensemble. On ne craignait pas de se la refiler, nous l’avions ensemble. Ces arguments n’ont pas suffi à convaincre ma sœur qui avait, sans doute, besoin de concentration pour lire. Elle lisait des livres absents pour moi car trop épais. Comment pouvait-elle lire autant d’épaisseur ? Comment n’était-elle pas effrayée par cette épaisseur ? Comment imaginait-elle à chaque fois aller au bout d’une telle épaisseur et comment pouvait-elle rester si immobile pendant toutes ces heures ? Comment ? Tandis que j’allais dépenser mon souffle dehors. Et puis un jour elle dit : j’ai fini. Mais où a-t-elle trouvé ce temps qui me manque tant ? Et ce profond silence quand tout s’agite autour de moi ? »


QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À JACQUES :

Cantique à Melilla de Xavier Grall, éditions Terre de Brume :  Au Maroc, quelques mois après la proclamation de l’indépendance… Un homme erre dans Casablanca. Membre d’une organisation secrète, il ressasse ses rêves, ses remords, sa déroute. Chargé d’abattre un riche industriel aux idées libérales, il semble qu’il n’ait pas exactement rempli sa mission. Aussi est-il poursuivi par un être sans nom, implacable et tout-puissant, qui le liquidera au moment le plus propice. Enrico a joué et perdu : il doit expier. Et, comme l’écrit Pierre Tanguy dans sa préface, « cette quête de Mélilla est celle d’un paradis, d’une terre promise, d’un “monde figé dans la lumière et la bonté” » que recherchera Grall durant toute sa vie et dans toute son œuvre., après , rend un son singulier. Rarement rage et poésie, puissance et rythme ont produit pareilles visions tragiques.

Poids léger de Olivier Adam, L’Olivier: « Le gamin devait avoir seize ans, pas plus. Il s’appelait Karim. Je le connaissais de vue, Chef le tenait pour un des plus sûrs espoirs du club. Il s’est mis à me tourner autour et à décocher des petites droites, il avançait et je ne pouvais rien faire contre ça, je devais rester concentré et anticiper ses coups, ses poings heurtaient mes gants et parfois mes avant-bras. J’ai tenu un round sans qu’il parvienne à me toucher. Chef m’a dit que je me débrouillais pas mal pour une épave. »

Antoine travaille dans une entreprise de pompes funèbres. Le soir, il boxe. Mais la vie n’est pas un ring. S’il n’y prend pas garde, Antoine risque de tout perdre : son travail, ses amours. Et sa liberté.

Mon traître de Sorj Chalandon, Grasset :Mon Traître est l’histoire d’Antoine, luthier parisien qui découvre l’Irlande des violons. Il ne sait rien du Nord. Peu lui importe. Ses héros sont archetiers, grands luthiers de légende. La guerre n’est pas encore passée par lui puis, un jour, elle s’impose. Antoine va devenir Tony, pour les gens de Belfast, parce qu’il les verra vivre et souffrir et se battre. Et qu’ils l’aimeront en retour comme un fils. Et puis il y a Tyrone Meehan. L’Irlande est sa bataille. Il boit, il chante, il vous enlace, il vous prend le bras pour parler en secret. Il est engagé à jamais, sans que jamais rien ne le trahisse. Il est l’insoupçonnable. Tyrone donc, l’ami d’Antoine, son frère, son traître à lui. Tyrone n’est pas Denis (le personnage réel qui a inspiré Tyrone). Leurs regards se ressemblent pourtant. Sorj Chalandon n’est pas Antoine, leur douleur est pourtant la même. Denis Donaldson a été exécuté le 4 avril 2006, alors que Sorj Chalandon écrivait l’histoire de Tyrone Meehan. Il a été tué par une arme de chasse, dans le petit cottage familial qui le cachait. Nous ne savons pas qui tenait le fusil. Personne n’a été accusé ce jour.

Les contes du matin de Charles-Louis Philippe, Gallimard : Ces cinquante-deux contes, publiés entre 1908 et 1909 dans le journal “le Matin”, sont les derniers écrits de l’auteur de “Bubu de Montparnasse”. On y retrouve la manière sensible, imagée et profondément humaine de ce maître de la littérature “populiste”.



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