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GWENDOLINE

  • The Archivists
  • 25 janv. 2018
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 avr.




Bibliothèque – Suivez les escaliers qui mènent à la mezzanine, vous arriverez dans un large espace à vivre, où s’épanouissent des plantes vertes et, tout au long du mur, s’étale une large bibliothèque. Bienvenue chez Gwendoline et Ludovic.

« Dès que nous sommes arrivés dans cet appartement, nous avons souhaité avoir une bibliothèque sur mesure. » Ludovic, architecte de profession, l’a imaginée et la réalisation a été confiée à un menuisier. « Il a tout de même fallu six mois de travaux ! » se souvient Gwendoline. C’est dire si cette bibliothèque a été particulièrement désirée et attendue. Gwendoline n’en avait jamais eue et, aujourd’hui encore, cela lui « paraît fou ». Mais elle ne pourrait plus imaginer vivre dans un lieu sans bibliothèque. « C’est devenu, pour moi, une évidence, l’élément central de l’appartement. Un peu comme une cuisine dans une maison ! »


On trouve plusieurs classements. Le premier flatte l’œil : il est par éditeur. Puis, il y a un classement plus aléatoire, pour les livres de passage : ceux qui ne sont pas encore lus (et peut-être ne le seront jamais), ceux qui ont été empruntés (et ne seront peut-être pas plus ouverts). « Ce n’est pas si facile de faire vivre une bibliothèque, une fois que les livres sont bien rangés. » regrette Gwendoline en contemplant ses rayonnages. On s’approche aussi. Après les six mois de gestation, il convient de voir si la bibliothèque ressemble à ses parents. On repère sans mal les livres de Ludovic : ils sont sur l’architecture, la construction, l’histoire du bâtiment, l’art. Les bandes dessinées ? Ce sont les siennes aussi. « J’aime en lire, précise Gwendoline, mais je suis incapable de les choisir. Je n’ai aucune intuition pour la bd ! » En revanche, pour les romans, c’est elle qui a la main. On va y revenir. Les livres pour enfants ont trouvé leurs places à bonne hauteur. Les livres doivent être accessibles. « Finalement, je me retrouve assez dans cette bibliothèque, admet Gwendoline. Elle est très ordonnée, bien rangée, jusqu’à ce que je lâche prise, et alors ça devient n’importe quoi. C’est bien moi ! » s’amuse-t-elle.


Lectures – « C’est moi qui choisis et achète les romans. » Et Gwendoline précise : « Ludovic lit ce qu’on lui donne. » Récapitulons, Ludovic est responsable du rayon bande dessiné, Gwendoline, des romans. Pendant des années, ils n’ont alors lu que des romans historiques. « Je ne sais pas pourquoi je me limitais à ce genre. » Mais, après la lecture de Rosa Candida de l’islandaise Audur Ava Olafsdottir, son regard s’est décentré. Elle prend conscience qu’elle peut aussi lire pour le plaisir même s’il n’est pas question de la grande Histoire. Elle s’ouvre à la littérature comme l’illustrent ses dernières lectures : Middlesex de Jeffrey Eugenides, 1Q84 de Haruki Murakami, Vernon Subutex de Virginie Despentes, Les mijaurées de Elsa Flageul, En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut ou encore Les armoires vides d’Annie Ernaux.

Si elle suit bien volontiers les conseils de ses amis, elle se fie aussi à son instinct et à la couverture. Le titre, quelques mots sur la quatrième et, bien sûr, le nom de l’éditeur ou de l’auteur. « Je dois admettre que je me trompe rarement. Mais quand je me trompe, je suis furieuse ! » Elle nous aurait bien parlé de l’une de ses dernières lectures, – une bd que son mari lui a conseillée : Les vieux fourneaux de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet. « Garanti anti-déprime, cela m’a fait rire aux éclats. » Mais impossible de se souvenir de l’histoire. « Ah ça m’arrive souvent : je me souviens de ce que j’ai ressenti en lisant, mais j’oublie le reste ! Je souffre sans doute d’amnésie partielle ! »


Homéopathie – Gwendoline a toujours lu. Elle se souvient d’un rituel : son père l’accompagnait à la librairie pour choisir un livre qu’elle devait commençait sur le chemin du retour dans la voiture. Lire est une nécessité. Elle lit chaque jour. Disons plutôt : chaque soir, dans son lit. Malheureusement, elle s’endort trop vite. « Je pratique ce que j’appelle la lecture homéopathique : à petite dose mais absolument indispensable ! »


QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À GWENDOLINE : 

Les vivants et les morts de Gérard Mordillat, Le Livre de Poche : Lui, c’est Rudi. Il n’a pas trente ans. Elle, c’est Dallas. Bien malin qui pourrait dire pourquoi tout le monde l’appelle comme ça. Même elle a oublié son nom de baptême… Rudi et Dallas travaillent à la Kos, une usine de fibre plastique. Le jour où l’usine ferme, c’est leur vie qui vole en éclats, alors que tout s’embrase autour d’eux. A travers l’épopée d’une cinquantaine de personnages, Les Vivants et les Morts est le roman d’amour d’un jeune couple emporté dans le torrent de l’histoire contemporaine. Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudi et de Dallas sont aussi ceux d’une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles intimes, sociales, politiques. Dans ce monde où la raison financière l’emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir ? Qui peut vivre ?

Au revoir là-haut de Pierre Lemaître, Albin Michel : Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard, un artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d’eux. Désarmés, condamnés à l’exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l’amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe… Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants. Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose avec talent la grande tragédie de cette génération perdue.

Middlesex de Jeffrey Eugenides, L’Olivier : Quelle différence y a-t-il entre une jeune paysanne grecque fuyant Smyrne incendiée par les Turcs en 1922, et une lolita américaine qui découvre, à l’âge de quinze ans, qu’elle est aussi un garçon ?Deux générations. C’est en effet ce qui sépare Desdemona et Cal, la grand-mère et la petite-fille. C’est aussi la durée dans laquelle s’inscrit cette extraordinaire saga gréco-américaine. Mi-épopée (à la troisième personne), mi-roman d’apprentissage (à la première), ce livre est un hybride. Tout comme son héros ?héroïne, qui connaît la joie – et la douleur – d’appartenir aux deux sexes, avant d’opter définitivement pour celui qui lui convient. Des collines d’Asie Mineure aux villas cossues de Grosse Pointe, du fracas des canonnières dans le Bosphore aux explosions des grenades lacrymogènes dans les rues de Detroit, du ragtime au rock’n’roll, un demi-siècle d’Histoire se déroule sous nos yeux. Pour aboutir à ce conte de fées moderne : la transformation d’une teenager en un personnage mythologique.

Les armoires vides de Annie Ernaux, Gallimard : « Ça suffit d’être une vicieuse, une cachottière, une fille poisseuse et lourde vis-à-vis des copines de classe, légères, libres, pures de leur existence… Fallait encore que je me mette à mépriser mes parents. Tous les péchés, tous les vices. Personne ne pense mal de son père ou de sa mère. Il n’y a que moi. » Un roman âpre, pulpeux, celui d’une déchirure sociale, par l’auteur de La place.

Les mijaurées de Elsa Flageul, Robert Laffont : En 1992, Lucile et Clara entrent en quatrième dans le même collège parisien. Parce qu’elles se sentent différentes des autres, elles vont se rapprocher, jusqu’à devenir inséparables. Les années 1990 s’achèvent, un nouveau siècle voit le jour, et Lucile et Clara cherchent à se faire une place dans ce monde qui ne les attend pas et que la crise et l’arrivée du sida fragilisent. Leur duo, aussi incandescent, aussi amoureux que le sont les amitiés adolescentes, est une armure pour se jeter dans ce siècle tout neuf, pour découvrir l’amour et s’inventer une vie qu’elles imaginent ensemble, toujours. En 2001, les tours jumelles s’effondrent, la vie est là, avec ses échardes, avec ses blessures, avec la maladie, la passion, la mort, avec aussi parfois des rêves qui se réalisent… Lucile et Clara, ensemble, oui, mais jusqu’à quand et, surtout, comment ? De son écriture précise, chatoyante, musicale, Elsa Flageul trace le portrait de deux jeunes femmes d’aujourd’hui que rien n’aura réussi à faire renoncer à leur amitié, même dans les moments les plus dramatiques. À travers leur parcours, c’est aussi toute l’évolution de la société française depuis les trente dernières années qui se déploie sur fond de musique rock et d’événements politiques emblématiques.

SES BONNES ADRESSES : 

Librairie Pantagruel, 44 rue Paul Codaccioni, 13007 Marseille

Le Baron Perché, 45 rue Chateaubriand, 13007 Marseille.



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