top of page

FRANÇOISE

  • The Archivists
  • 22 sept. 2015
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours




La bibliothèque – Nous aurions pu rencontrer Françoise dans son appartement Parisien. On a préféré la bastide de l’arrière-pays aixois. Nous sillonnons donc de nouveau un chemin de campagne bordé d’oliviers. Un homme à vélo vient à notre rencontre. C’est Nicholas, le mari de Françoise, il voulait s’assurer qu’on était sur le bon chemin. Il nous guide jusqu’à la Maison rose – c’est à la fois sa couleur et son nom. Sur le seuil, Françoise s’excuse : « nous sommes en pleine rénovation ! ». Dans le salon, Françoise et Nicholas ont un dilemme : doivent-ils installer des étagères pour les livres ? On n’a bien une idée sur la question, mais on ne dira rien. Pour le moment, les livres se trouvent dans une chambre, le long d’un couloir et surtout dans le bureau de Françoise où l’on trouve principalement ses livres d’étudiante en philosophie, la littérature classique. Du théâtre aussi, dans une antique collection Garnier-Flammarion. Il n’y a pas vraiment d’organisation, mais ce léger désordre n’est pas pour déplaire à Françoise. Nous redescendons sur la terrasse, et malgré les cigales – on s’habitue à tout ! – nous entrons dans le vif du sujet.

Lectures – « À part l’œuvre de Camus, je ne suis pas très moderne » reconnait Françoise. Sa préférence va aux classiques. Elle relit souvent Balzac, Maupassant et Stendhal pour qui elle a une affection particulière. Toutefois, il lui est impossible de choisir un roman de Stendhal dans sa bibliographie. « C’est comme me demander si je préfère la poire ou le fromage ! » Oui, ça n’a pas de sens.

Elle adore aussi les auteurs russes, découverts à l’âge de 17 ans avec L’idiot de Fiodor Dostoievski. « Je n’avais pas tout compris, mais ça a été un coup de foudre », comme si elle se reprenait, elle ajoute : « Tchekhov est peut-être mon auteur préféré ». Lectrice fidèle, elle prend plaisir à relire aujourd’hui les auteurs qu’elle a aimés autrefois.

Le tableau serait incomplet, si on n’évoquait pas la littérature italienne. D’origine sicilienne, Françoise a étudié l’italien au collège et en a gardé un goût pour cette littérature. « J’ai un vif souvenir de mon institutrice qui avait un cheveu sur la langue et nous faisait réciter des poèmes en italien ! » Parmi les plus grands : Giacomo Leopardi, Alberto Moravia, Luigi Pirandello. « Chez Pirandello, il y a toujours quelque chose à redécouvrir, à percevoir de façon plus fine. » Et aussi Leonardo Sciascia. Françoise a d’ailleurs réalisé un film sur l’auteur sicilien. « C’est un grand écrivain. Il n’a rien fait de médiocre ». À l’époque de Sciascia la mafia était encore obscure mais il n’a jamais cessé d’écrire contre et sur elle. « Sciascia est parti du microcosme sicilien pour raconter une histoire universelle. On retrouve ce même principe chez Vitaliano Brancatti. En parlant de la Sicile, ces hommes ont parlé du monde entier, de l’humanité, de ses travers et des manques profonds. »

Local – « Quand je suis ici, je lis local ! » ajoute Françoise en riant. Les chemins de la Sainte-Victoire de Jacqueline de Romilly, par exemple. Marsiho du poète André Suarès ou Réflexions et maximes de Luc de Vauvenargues. Arrivé de Tunisie, son père grand amateur de la peinture de Cézanne installe sa famille dans la région aixoise. C’est alors à travers la littérature, que Françoise découvre la Provence. « En classe, on faisait des dictées sur des textes de Suarés, Giono, Pagnol… C’était parfois difficile de comprendre leur langue, mais j’étais curieuse. Et le provençal m’apparaissait comme une langue étrangère sublime. »



QUELQUES LIVRES À EMPRUNTER À FRANÇOISE :

Eugénie Grandet de Honoré de Balzac :la grande tragédie bourgeoise de Balzac.

Les frères Karamazov de Dostoïevski :le dernier roman de l’écrivain russe est un drame spirituel qui explore les thème de Dieu, le libre arbitre et la moralité à travers l’histoire de quatre frère dont l’un d’entre eux commet un parricide.

Nouvelles pour une année de Luigi Pirandello, Gallimard :les nouvelles de cet auteur sicilien (il en a écrit plus de deux cent cinquante) sont regroupées en plusieurs tomes sous le titre de Nouvelles pour une année. Les récits brefs de Pirandello se rattache à la tradition spécifiquement italienne des conteurs de la Renaissance. On y trouve une singularité de vision, une originalité d’analyse, les signes d’une anxiété intellectuelle et un sens de l’absurdité du monde.

Les paroisses de Regalpetra de Leonardo Sciascia, Gallimard :« Tous mes livres en font un seul, un livre sur la Sicile, qui touche les points sensibles du passé et du présent, et qui vient s’articuler comme l’histoire d’une continuelle défaite de la raison » – Leonoardo Sciascia.

Marsiho de André Suarès, éditions Jeanne Laffitte : Suarès convoque Marseille à sa vraie dimension, celle d’une métropole dominatrice et rayonnante, et il enrage de la voir dénaturée par des ambitions limitées et des entreprises étriquées qui servent si mal cette aspiration. Tout à la fois rêveur et réaliste, il est amoureux d’une belle dont il chante les qualités tout en fustigeant les défauts. Il dépeint avec la même dévotion les turpitudes et les misères de ses quartiers populaires, comme la beauté grecque enluminée de bleu de ces collines ioniennes et le souffle épique de ces horizons maritimes mordorés. Ce livre bat comme un coeur. Celui de Marseille et de ses gens.

La méditerranée des saveurs de Françoise Gallo et Touria Agourram, Albin Michel :un livre de recettes du bassin méditerranéen que Françoise a cosigné.

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page